Chers amis,
Nous
rendons tout d’abord des actions de grâces à Dieu, Notre Père, pour le
témoignage de Son soutien à notre égard durant ces trois derniers mois que nous
venons de passer ; ils ont été chargés d’activités sur le plan privé,
familiale, engagement et partage au service de l’œuvre apostolique de Vie
Comblée.
La
traversée de cette période a été marquée par des réjouissances, mais aussi
d’une façon brutale par la tristesse suite au décès du Pasteur Claude SOLD,
tandis que l’œuvre du Consolateur se manifestait divinement dans les cœurs
éprouvés ; nous avons poursuivi cette traversée en prenant aussi des
décisions pratiques pour assurer avec dignité l’ouvrage au sein de notre champ
de mission. Il se veut fertile là où nous sommes envoyés par le Saint-Esprit,
tandis que nous y semons les promesses de la Justice de Dieu et que nous portons
à la connaissance d’un grand nombre l’élaboration
de Son plan de salut, en vue de moissonner ce qui Lui revient.
Juillet
et Août, c’est à Royan une période estivale, touristique. Nous avons eu le
plaisir d’avoir la visite de certains membres de notre famille, et aussi d’amis
très chers dans la foi chrétienne. Nous avons eu à dresser dans notre espace
vert des tables où l’ambiance estivale était de circonstance, et chacun
participait à sa manière et concrètement pour garnir ces tables de mets
succulents, particulièrement pour déguster des fruits de mer.
Nous
croyons que chacun a pu apprécier, à sa convenance, cette période de détente,
tandis que Michelle, en bonne maitresse de maison qu’elle est, avec vivacité et
l’énergie que nous lui connaissons, a animé tout ce petit monde à ne pas rester
les mains dans les poches ; elle a géré ce temps dans la bonne humeur,
tout en ayant en charge deux à quatre de nos petits enfants. Ils ont vite
compris comment prendre possession du territoire, car face à eux, le papy que
je suis, ils avaient repéré la moustache blanchie, s’empressant d’en tirer une
conclusion simplifiée à leurs yeux : « Le papy devait être assez
‘vieux’ pour qu’ils soient en mesure d’échapper à sa surveillance,
particulièrement pendant sa sieste. »
Certes,
j’ai bien tenté de retrouver le zèle qu’un père peut encore avoir aujourd’hui,
mais j’admets que je suis désormais arrivé au stade de « papy ». A
chacun son rôle !
Dans
cette période, si certains sont habitués à me voir derrière l’ordinateur ou sur
le banc de montage vidéo, ils s’imaginaient, en me narguant en certaines
occasions, que je ne savais faire que cela. Mais c’est oublier que j’ai ma
« botte » secrète avec laquelle je me chausse en cas de force
majeure. Rien ne sert de se vanter, la foi en action est une épée qui m’amène à
travailler humblement mais sûrement là où personne ne m’attend. Alors, j’ai
pris mon plaisir à en surprendre quelques uns en faisant usage de mes talents… par
exemple en prenant la visseuse pour monter des étagères dans la maison de
Séverine et Johann qu’ils venaient d’aménager. Oui, bon…, Séverine était de la
partie ! C’est une certitude, la cadette a hérité de son père. Et son
père, et bien c’est moi. Génétiquement parlant elle a hérité de son grand-père
paternel ! Vous voyez la transmission de l’héritage !
C’est
durant cet aménagement de leur maison que notre joie a été brutalement
interrompue. Nous avons eu la tristesse d’apprendre le départ brutal de notre
très cher ami Pasteur Claude SOLD, fidèle compagnon d’œuvre depuis 20 ans. Près
d’une heure et demie avant, il m’envoyait un ‘sms’ pour nous souhaiter un bon
aménagement de la maison de Séverine et Johann.
Claude
et Joëlle, son épouse, sont les fondateurs du Centre Chrétien Parole de Foi à
Niedermodern, près de Pfaffenhoffen situé 35 km au Nord-Ouest de Strasbourg.
Claude était le Directeur International du Centre de Formation Biblique
(C.F.B.) ; par le moyen de la vidéo, il a donné ainsi accès à beaucoup de
personnes dans nos campagnes françaises, dans les villages reculés en Afrique
pour qu’elles soient en mesure de suivre une bonne formation biblique en
bénéficiant d’excellents ministères Anglophones et Francophones. Claude
lui-même était un excellent traducteur en Anglais et Allemand, et fut souvent sollicité
pour la qualité de son service à traduire certains serviteurs de Dieu qui
étaient de passage dans sa région. Ce qui lui a valu de nouer des relations
fertiles avec certains d’entre eux et de bénéficier de leur bienveillance à
l’égard de son ministère et de son engagement.
Aujourd’hui,
nous nous tenons aux côtés de Joëlle et leurs enfants. L’œuvre du Centre
Chrétien se poursuit avec eux… Merci de prier pour eux. Sans équivoque, ils
bénéficient du témoignage vivant du Consolateur. Ils demeurent « debout »
dans cette épreuve.
Le
mois de Septembre a été le temps où nous avons reçu nos chers amis et
compagnons d’œuvre David et Esther TRAORE, les fondateurs du Centre Chrétien
Parole Vivante (C.C.P.V.) et de la construction du dispensaire SHEKINA. En leur
absence, quatre autres pasteurs consacrés à ce ministère ont assuré la
bienveillance sur cette œuvre. A cet effet, nous devions retrouver Claude qui
se réjouissait de notre rencontre en vue de partager des projets pour
contribuer à l’œuvre de Dieu. Pour
mémoire, il est à l’origine de l’ouverture de beaucoup de C.F.B. dans la
Francophonie. Il voulait faire profiter aux nécessiteux de la littérature dans
laquelle le Centre Chrétien investissait. Son action était ciblée. Il prenait
plaisir à accompagner « des faiseurs ». Et faisant bien comprendre
qu’il n’était pas la source. Mais de bien garder à l’esprit cette notion de
partager et de s’aider mutuellement.
Avec
David et Esther, nous avons donc été à la rencontre de nos amis partenaires,
fidèles compagnons dans l’œuvre du ministère Vie Comblée. L’occasion pour nous
de les servir, de la part de notre Seigneur Jésus-Christ, selon la forme de
leurs besoins.
Lors
de notre rencontre à Saint-Rambert-en-Bugey au Refuge de l’Ermite chez David et
Francette, nos amis invités sont venus de France et de Suisse.
Répondant
à cette invitation fraternelle, certes, restant limitée au nombre de chambres,
des jeunes serviteurs sont venus se joindre à nous pour le plaisir d’y
rencontrer des pionniers de la foi.
Durant
cette rencontre, animée par des temps de louanges, de prières, de réflexions,
le Saint-Esprit animait le cœur de chacun. Ainsi, certains ont eu à exprimer et
servir avec joie et bienveillance, selon leur charisme, devant les anciens, je
cite : Jean-Louis JAYET, Jean-Pascal CRESEGUT, Jean-Pierre SORDET,
Sosthène OKOUMBA et moi-même.
Nous
avons été réjouis par le témoignage de l’œuvre de la Parole de Dieu dans le
cœur de ces jeunes serviteurs. Comme a pu le dire avec justesse un de nos
anciens les plus éminents : « Ils ont du jus ces jeunes, ne les
brimons pas ». Ils étaient heureux de pouvoir « entrer » dans
leur « héritage » et « partager » l’intimité du cœur des
anciens, et de poser autant de questions qu’ils le souhaitaient ; les
réponses sont venues assouvir leur soif, leur désir brûlant de servir.
Durant
cette rencontre, exprimant leur totale appartenance à notre Seigneur
Jésus-Christ, désirant répondre à Son appel, ils exprimèrent avec ardeur la
permission de Lui consacrer leur vie pour servir dans le ministère du Corps de
Christ en marchant sur le sentier des pionniers de la foi. Nous avons identifié
en chacun cet appel. En présence du Saint-Esprit, nous, les anciens, avons jugé
bon de leur imposer les mains et de les oindre d’huile, de prier pour eux et de
les confier à la grâce de Dieu pour qu’ils servent avec sagesse et gloire là où
le Saint-Esprit choisit de les envoyer dans la moisson.
Au
moment où j’écris cette lettre, l’un d’eux, Samuel, suite à une invitation qui
lui a été adressée, après avoir prié, suivant les instructions du Saint-Esprit,
s’est rendu dans une ville de la Suisse pour poursuivre ce que Jésus a commencé
de faire ; il vient de rendre compte :
« A peine suis-je
arrivé à Genève, que la puissance de Dieu se manifeste en plein restaurant !!!!
Le St Esprit me donne
une parole pour la serveuse, puis Il me parle sur son fiancé et je suis
amené à libérer la parole reçue, et cela va droit dans le mille.
Mais juste avant de rentrer dans le restaurant, le St Esprit me dit de prier pour une femme et me montre qu'elle a des douleurs dans le dos et que c’est lié à la hanche. J'explique à la femme ce que le St Esprit me montre, puis elle me confirme que c’est bien cela ; je prie pour elle, elle est guérie !!!! En fait, c’est la propriétaire du restaurant. Gloire à Dieu !!! »
Mais juste avant de rentrer dans le restaurant, le St Esprit me dit de prier pour une femme et me montre qu'elle a des douleurs dans le dos et que c’est lié à la hanche. J'explique à la femme ce que le St Esprit me montre, puis elle me confirme que c’est bien cela ; je prie pour elle, elle est guérie !!!! En fait, c’est la propriétaire du restaurant. Gloire à Dieu !!! »
Je vous invite à méditer sur l’histoire du fils perdu dans
Luc 15.11 à 32. A-t-il entendu l’appel de Dieu ?
Le fils prodigue a souvent été représenté comme un païen qui
réfute le message de son père et dilapide sa part d’héritage. C’est une
parabole. Voudriez-vous avec moi essayer de visualiser ce passage sous un autre
angle ?
Ce père a deux fils qui reçoivent la même éducation. Il
partage avec eux les instructions qu’enseigne la Parole de Dieu. Il pratique
avec eux les mêmes rituels. Or, ses deux fils n’en perçoivent pas la même
projection.
L’un reste cantonné dans la maison de son père dans une
totale soumission au cadre de vie qui y est établie, sans pour autant profiter
de tous les biens auxquels il peut prétendre avoir un libre accès. Il vit dans
la rigueur de la loi, du légalisme. Est-ce là l’appel de Dieu, Son Père ?
C’est son choix.
Le second a ce désir de vivre hors de ce qu’il semble ressentir
comme un emprisonnement. Il a ce désir de se découvrir dans la vie. Il se sent
porté par la part d’héritage dont son père l’a doté. Et c’est en se confiant
dans cet héritage qu’il choisit et décide de quitter cet encadrement de vie
dans lequel il étouffe. Il lui faut de l’espace. Et il s’en va… Est-ce là
l’appel de Dieu, Son Père ? C’est son choix.
Chemin faisant, son erreur n’est pas a priori d’avoir quitté
le cadre de vie qui lui était imposé. Mais ne serait-elle pas d’avoir cherché
satisfaction dans l’usage de son héritage, et d’avoir omis de le faire
fructifier en bonne intelligence, en conséquence de l’appel de Dieu ?
Son erreur n’est pas d’avoir quitté son père qui ne lui a
rien refusé, car il lui a démontré sa confiance en lui donnant sa part
d’héritage. Mais ne serait-elle pas d’avoir pris soin de marcher sans se
soucier des instructions de Dieu, Son Père, et sans discerner, s’être confié dans
sa propre sagesse, grisé par le pouvoir de cet héritage qui peut illustrer
cette part de talents, de charismes à partir desquels il pensait faire valoir
une image de lui-même ?
Arrivé au bout du chemin, que lui reste-t-il ? Quelle
image de lui-même a-t-il ? Il lui reste la capacité d’entendre et la grâce
de percevoir une lueur d’espoir au sein de sa propre misère. Ne serait-ce pas
l’appel de Dieu qu’il apparente à la voix de son père : « J’irai vers
mon père et lui demanderai pardon ».
Or, nous sommes en droit de penser que son père n’ignorait
pas cet appel qui retentissait dans le cœur de ce fils, il l’a laissé partir en
lui donnant sa bénédiction. Ce père n’a eu aucune crainte. Il est resté dans
l’attente de le voir revenir, et de le voir enfin marcher alors avec vérité et
librement dans son appel. Et c’est à cette cause qu’il va jusqu’à faire
préparer un veau afin qu’il soit engraissé pour le jour de son retour ;
car Il faut un certain temps pour engraisser un veau, cela ne se fait pas en un
jour. Et ce père surveille de loin, scrute l’horizon, il entend en son for
intérieur la voix de son fils et finit par le voir arriver de loin. Il visionne
l’appel de Dieu sur son fils. Il fait préparer les festivités. Ce Père ne dit
pas : « J’ai échoué. » Il voit son fils réussir.
Ainsi, pouvons-nous voir pour ce père, le retour de ce fils qui
est le retour de celui qui repense à l’usage de cet héritage, et qui, dans la
repentance, répond à l’appel de Dieu. C’est le retour de ce jeune homme qui est
doté d’un certain charisme qu’il a voulu exercer sans succès par ses propres
forces. Epuisé, il revient au point de départ pour mieux repartir, tandis qu’il
repense à son échec. Mais il est assuré qu’en retournant vers son père, il peut
recommencer de la bonne manière. Il sait qu’il est ce fils qui a de la valeur
aux yeux de son père.
Et son père va lui démontrer une fois encore toute sa
confiance en lui donnant plus et mieux. Il va le doter en le revêtant de son plus
beau manteau et lui partager le meilleur repas en son honneur. Il y a festivité
pour le retour de ce fils qui n’a qu’un désir : Honorer son père en
suivant Dieu dans Ses œuvres qui ont été préparées pour lui. Ce qui,
parallèlement, suscite la jalousie dans le cœur du frère aîné vivant sous le
régime de la loi.
Voilà à quoi peut s’apparenter la parabole du fils perdu.
Car, en effet, combien sont appelés par le Père, dotés de talents, et sont
partis pour échapper à un régime légalitaire, tandis qu’ils sont pointés du
doigt, jugés, condamnés, rejetés ? N’est-ce pas ce que ce frère aîné a
manifesté à l’égard de son frère cadet revenant vers son père ? Il ne
voyait pas l’appel de Dieu qui reposait sur son frère cadet.
Nous n’élevons pas nos enfants, ce sont eux qui nous élèvent.
Et nous aident à y voir clair. Combien de ces appelés sont en exil sur le bord
du chemin ?
Vers ceux-là notre Seigneur Jésus-Christ nous dirige pour les
aider à reprendre le chemin de la foi. Oui, le bon berger laisse 99 brebis pour
aller chercher celle qui manque et entend son appel. Et ils sont les invités de
notre Seigneur Jésus-Christ. Ils savent qu’ils ne méritent rien. Ils savent
qu’ils sont sauvés par grâce. Ils savent qu’ils sont appelés à servir par
grâce. Mais plus jamais ils ne se laisseront asservir pour satisfaire un ordre
religieux.
C’est en marchant dans cette voie tracée par Lui à notre
égard, que nous avons eu la joie de voir l’œuvre Vie Comblée être sollicitée
avec son département TV-VIECOM pour permettre la diffusion de nos émissions
« REFLEXION » sur le réseau de ‘Canal+’ couvrant plus de 46 pays en
Afrique, y compris Madagascar et la Mauritanie.
Nous vous remercions à l’avance pour votre soutien dans la
prière d’une part et par votre libéralité d’autre part, afin que nous assumions
dans les meilleures conditions ce service auquel Dieu nous appelle, et que nous
sachions faire fructifier avec intelligence son savoir faire.
Fraternellement
en Lui.
Votre
ami
Yves
GRAVET