vendredi 22 août 2025

Deux Voies, deux Orientations du Cœur

 RÉSUMÉ

 

 

Le document explore la tension entre l'amour du monde et l'amour de Dieu, en se basant sur la lettre de 1Jean 2 :15-17. 

Jean exhorte les croyants à discerner ce qui vient du monde et ce qui vient de Dieu, et à vivre selon la volonté divine. 

Il met en garde contre l'attachement aux illusions, aux désirs éphémères et à l'orgueil, qui éloignent de la lumière divine. 

Jean souligne que l'amour de Dieu pour le monde est rédempteur et invite les croyants à accueillir cette grâce transformante.

Le document aborde également la convoitise des richesses et les conflits qu'elle engendre. Il propose une vision biblique de l'abondance divine, qui est celle du cœur, de la grâce et de la paix profonde. 

Cette abondance ne suscite ni jalousie ni rivalité, mais se partage dans la communion et la générosité. 

La sagesse spirituelle invite à transformer l'appétit de posséder en désir de servir et de créer du lien.

Enfin, le document compare la sagesse du monde, souvent liée à l'accumulation matérielle, à la sagesse de Salomon, qui est orientée vers le divin. 

La sagesse de Salomon intègre la richesse sans s'y soumettre, en utilisant les biens matériels pour le bien commun et la justice. 

Le document conclut en invitant les croyants à choisir l'intégrité et la générosité, en orientant leur cœur vers la lumière divine.

 


Deux Voies, deux Orientations

du Cœur

 

« N'aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui. En effet, tout ce qui est dans le monde – la convoitise qui est dans l’homme, la convoitise des yeux et l’orgueil dû aux richesses – vient non du Père, mais du monde. Or le monde passe, sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » 1 Jean 2:15-17 S21

En effet, dans la lettre de Jean, la tendresse et la sollicitude de l’apôtre envers la communauté sont manifestes: il s’adresse à ceux et celles qui sont considérés comme «ses enfants» dans la foi, des membres bien-aimés du Seigneur Jésus. Ce langage filial souligne l’intention pastorale de Jean, qui exhorte à discerner ce qui vient du monde et ce qui vient de Dieu, invitant chaque croyant à vivre selon la volonté divine et à rechercher une communion authentique, loin des attraits passagers du monde. Ainsi, le passage s’inscrit dans une démarche éducative et pleine d’amour, où Jean parle à la famille des croyants, jeunes et anciens, comme un guide encourageant à demeurer fermes dans la lumière du Christ.

 

N'aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde.

Ce paradoxe apparent entre l’appel à ne pas aimer le monde et l’amour infini que Dieu porte à la création invite à une réflexion profonde. L’amour dont parle Jean n’est pas celui de la tendresse divine, mais plutôt l’attachement aux illusions, aux désirs éphémères et à l’orgueil qui obscurcissent le cœur. Dieu, Lui, aime le monde d’un amour rédempteur: non pour cautionner ses ténèbres, mais pour offrir lumière et salut par le don de Son Fils Unique Jésus-Christ.

Ainsi, aimer le monde dans le sens de s’y perdre ou de poursuivre ses vanités, c’est s’éloigner de la source véritable de la vie. Mais accueillir l’amour de Dieu pour le monde, c’est recevoir la grâce qui transforme, qui appelle chaque être à revenir à la splendeur de la lumière divine. L’évangile ne propose pas le rejet du monde, mais sa rédemption: il invite à voir au-delà des apparences, à choisir l’amour qui élève et libère, pour que le monde retrouve son éclat premier dans la communion avec le Créateur par Jésus-Christ don de Son amour.

Dans cette tension entre appel au détachement et offre de rédemption, le croyant est invité à s’ouvrir à la lumière, à discerner ce qui doit être laissé et ce qui doit être embrassé: vivre dans le monde, mais selon un amour renouvelé, celui qui vient du cœur de Dieu et qui ramène toute chose à la plénitude de Sa lumière.

 

Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui ?

Cette interrogation approfondit admirablement le sens du passage: aimer le monde, n’est-ce pas en effet consentir à s’imprégner de ses schémas, de ses logiques passagères, jusqu’à façonner notre esprit selon des modes de pensée et de langage étrangers à la lumière divine? Ainsi, l’âme exposée de façon répétée aux influences du monde risque de se laisser gagner par la corrosion subtile de ce qui éloigne du vrai, du beau, du bien.

Les mots, les valeurs, les priorités d’une société gouvernée par l’égoïsme, la rivalité, la recherche effrénée de gratification immédiate, façonnent insensiblement l’intériorité. Se forger l’esprit selon le monde, c’est courir le danger de voir s’éteindre en soi la soif du divin, d’oublier la voix douce mais exigeante qui invite à la clarté, à la simplicité, à la miséricorde.

Face à cette réalité, la vigilance s’impose: discerner ce qui, dans nos pensées, nos paroles et nos gestes, relève de l’esprit du monde ou procède de la Sagesse d’en-haut. Il ne s’agit pas de rejeter la beauté ou les dons de la création, mais de refuser que notre identité profonde soit modelée par les courants éphémères ou les mirages séduisants. Résister à la corrosion, c’est choisir chaque jour de réorienter son âme vers la lumière, de s’abreuver à la source qui vivifie plutôt que de laisser l’âme se dessécher au contact des illusions mondaines.

En définitive, aimer le monde dans le sens où l’entend l’apôtre, c’est risquer de s’identifier à ce qui passe, alors que le cœur du message évangélique invite à demeurer enraciné dans l’amour du Père: un amour qui purifie, qui renouvelle, et qui garde l’âme vivante à l’appel de la vérité.

 

En effet, tout ce qui est dans le monde – la convoitise qui est dans l’homme, la convoitise des yeux et l’orgueil dû aux richesses – vient non du Père, mais du monde.

Les richesses du monde, la convoitise et la promesse de l’abondance divine

Réflexion spirituelle sur l’appétit humain et l’harmonie céleste

L’appétit pour les richesses : source de conflits et de troubles

La question posée touche un point central de la sagesse biblique et de l’expérience humaine : les richesses du monde, les désirs effrénés qui s’y attachent, sont-ils intrinsèquement causes de conflits et de divisions ? L’histoire et l’observation quotidienne confirment que l’avidité, la convoitise des yeux et l’orgueil lié à la possession mènent, trop souvent, à la rivalité et à la discorde. Lorsque les richesses deviennent le but suprême, l’humain risque de s’y attacher jusqu’à perdre de vue la source véritable du bonheur et de la paix.

La convoitise, telle qu’évoquée par le texte del’apôtre Jean, surgit là où le cœur se laisse séduire par l’apparence, la possession, le désir de distinction ou de supériorité. Ce mouvement intérieur engendre jalousie, compétition, accumulation, parfois au prix de la justice et de la dignité humaine. Les conflits naissent de cet « appétit », non parce que l’abondance est mauvaise en soi, mais parce que l’attachement désordonné transforme l’avoir en idole, et l’autre en rival.

La promesse d’abondance : une harmonie différente

Face à cette réalité, le message biblique propose une vision radicalement différente : Dieu promet l’abondance, mais une abondance qui ne s’identifie pas au simple surplus matériel. L’abondance divine est celle du cœur, de la grâce, de la paix profonde, de l’amour qui comble sans jamais asservir. Elle ne suscite ni jalousie ni rivalité, car elle se partage et se multiplie dans la communion et la générosité.

Le contraste est frappant : l’ « appétit » mondain isole, divise, assèche l’âme ; l’abondance de Dieu rassemble, abreuve, élève. Là où l’humain cherche sans fin à posséder, le divin invite à recevoir, à accueillir, à donner. L’harmonie que Dieu propose s’établit non dans la possession exclusive, mais dans la circulation des dons, l’ouverture à l’autre, la gratitude pour ce qui est reçu, la capacité à se réjouir du bonheur partagé.

Résister à la nocivité de la convoitise : chemin de libération

Pour éviter que les richesses ne soient causes de conflits, l’Évangile suggère un retournement : il s’agit de transformer l’appétit de posséder en désir de servir, d’échanger, de créer du lien. La nocivité de la convoitise réside dans l’illusion qu’elle entretient : croire que le bonheur dépend de ce que l’on possède, alors même que seule la plénitude intérieure donne sens et paix. Les richesses matérielles, placées sous le signe du partage, peuvent devenir sources de bénédiction et non de division.

La sagesse spirituelle invite à discerner, chaque jour, ce qui vient du monde et ce qui vient du Père : à purifier le regard, à tempérer l’ambition, à orienter l’énergie vers ce qui construit et unit. La véritable abondance n’est pas celle qui accumule, mais celle qui réjouit et vivifie, dans la lumière d’un amour offert et reçu.

Conclusion : vers une abondance harmonieuse

La tension entre l’appétit humain et la promesse divine d’abondance n’est pas une fatalité, mais une invitation à la transformation. Les richesses du monde, loin d’être mauvaises par nature, deviennent causes de conflits lorsque l’humain les érige en fin ultime. Mais replacées dans l’ordre de la charité et de la sagesse, elles peuvent servir le bien commun et refléter la générosité du Créateur.

Ainsi, l’abondance à laquelle nous sommes conviés n’est pas celle d’un monde qui divise, mais celle d’une lumière qui rassemble, qui apaise, qui ouvre tout être à la joie profonde de la communion et à la paix du cœur.

 

Or le monde passe, sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.

Oui, le tumulte du monde s’efface, englouti tel un flot de boue où se mêlent regrets, larmes et remous empoisonnés. Que laisse derrière lui le torrent des désirs inassouvis, sinon une trace amère dans le cœur, une soif que rien n’étanche et qui trouble jusqu’aux eaux profondes de l’être ? 

Mais il existe une voix, subtile et forte à la fois : celle de la Sagesse. 

Pour qui s’abandonne, qui consent à l’appel de Dieu dans le présent, à l’action inspirée, une autre réalité se dessine. Non plus la fuite, mais la demeure ; non plus la perte, mais la lumière qui traverse le temps. 

Faire la volonté divine, c’est accueillir en soi une paix qui ne s’altère pas, une joie qui ne s’effrite pas au contact de l’éphémère. Celui qui s’ouvre à cette voie ne craint plus le passage des jours ni le délitement des biens terrestres : il demeure, enraciné dans l’intemporel, porté par une espérance qui irrigue l’âme et transforme les larmes en source vive.

 

Différencier la sagesse du monde et la sagesse de Salomon face aux richesses

Réflexion sur deux visages de la sagesse et leur rapport à l’abondance

Il est légitime de s’interroger: serions-nous aptes à discerner la sagesse propre à ce monde, souvent indissociable de l’accumulation matérielle, de la sagesse incarnée par Salomon qui, malgré l’abondance, demeure orientée vers le divin? Car à première vue, toutes deux s’entrelacent avec la notion de richesse, mais leurs racines et leurs fruits diffèrent profondément.

La sagesse du monde: clairvoyance ou illusion?

La sagesse mondaine, telle qu’elle se manifeste dans notre époque, s’attache fréquemment à la réussite tangible, à la stratégie, à l’art de s’assurer un avenir prospère par la possession, l’influence, la prévoyance calculée. Elle voit dans les richesses un levier d’épanouissement personnel, de sécurité, parfois même de prestige. Cette sagesse-là, si elle peut offrir des outils d’organisation et d’efficacité, s’appuie bien souvent sur l’idée que la vie s’accomplit dans l’avoir: fortune, reconnaissance, contrôle des circonstances.

Mais, sous ses dehors avisés, cette sagesse porte le risque subtil de l’illusion. L’accumulation se mue en finalité; l’énergie se disperse à conquérir ce qui ne dure pas. La paix intérieure demeure précaire, tributaire des aléas, car la soif de posséder engendre une inquiétude constante. Dans ce cadre, la richesse, loin d’être bénédiction, devient fardeau: elle divise, isole, attise la convoitise.

La sagesse de Salomon: abondance ordonnée à la lumière

La figure de Salomon, telle qu’elle se dresse dans la mémoire biblique, nous ouvre une autre perspective. Salomon reçoit la sagesse non de ses propres calculs, mais comme un don: il demande à Dieu un cœur capable d’écoute, de discernement, pour gouverner avec justice et humilité. Et c’est précisément cette disposition à accueillir la lumière d’en haut qui attire sur lui non seulement la sagesse, mais aussi l’abondance matérielle; la richesse lui est donnée en surcroît, non comme une fin, mais comme le signe d’une faveur, d’une responsabilité.

La sagesse de Salomon intègre la richesse sans s’y soumettre. Elle sait que la vraie grandeur ne réside pas dans la possession, mais dans l’usage juste et généreux de ce qui a été confié. Salomon construit, partage, gouverne pour la paix du peuple, conscient que toute abondance est éphémère si elle n’est pas enracinée dans la justice et la recherche du Bien suprême.

Deux voies, deux orientations du cœur

Ainsi, différencier la sagesse du monde de celle de Salomon face aux richesses, c’est reconnaître deux orientations du cœur. L’une s’attache à ce qui passe, l’autre s’enracine dans l’éternel. La première cherche la sécurité hors de soi, la seconde reçoit la paix en soi-même, par la confiance et l’écoute du souffle divin.

La sagesse qui vient du monde peut instruire sur les moyens; celle d’en haut éclaire sur la finalité. Salomon, en demandant le discernement, montre que la richesse n’est pas à craindre, mais à ordonner à une lumière plus haute: celle qui fait fructifier l’abondance pour le bien de tous, qui transforme la possession en offrande, la puissance en service.

En somme, discerner la sagesse véritable, c’est accueillir la richesse comme une invitation à partager, à édifier, à unir, en refusant la tentation de l’accaparement solitaire. C’est là que réside la différence: non dans la quantité des biens, mais dans l’orientation profonde de l’âme, qui fait de l’abondance un chemin de communion, non de séparation.

 

Quelle Voie ? Quelle Orientation du Cœur ?

«Deux poids différents font horreur à l'Eternel, et la balance faussée n'est pas une bonne chose.»Proverbes 20:23 S21

Je mets le doigt sur un point central: ces deux voies du cœur, en effet, ressemblent à ces «deux poids» évoqués dans les Proverbes. L’apparence d’équilibre masque parfois une justice biaisée, une balance faussée aux yeux de Dieu. Choisir l’orientation du cœur, c’est choisir quel poids on place dans la balance de l’existence. Quand l’une des voies privilégie l’accumulation égoïste, elle fausse la mesure des choses, elle trompe sous couvert de prudence ou de réussite; elle devient injuste, car elle ne pèse pas les réalités à la lumière de la vérité divine.

La sagesse véritable, à l’image de celle de Salomon, cherche l’équité: elle refuse de trafiquer les poids, de basculer la balance en faveur de l’intérêt personnel. Elle ajuste le cœur pour qu’il reste droit, habité par le désir de justice. C’est là que l’exigence de Dieu vient interpeller: non seulement sur le geste extérieur, mais sur la disposition intime – car une balance truquée n’est pas seulement un acte extérieur, c’est le reflet d’un cœur qui préfère la ruse à la confiance, la séparation à la communion.

En somme, ces deux orientations du cœur invitent à choisir l’intégrité: non pas un équilibre illusoire, mais une mesure juste, vécue dans la lumière, où chaque richesse devient l’occasion d’un partage authentique – et où la balance, loin d’être faussée, devient signe de la droiture recherchée par Dieu.

 

Quel sera votre choix ?

« Père, dans la simplicité de ma prière, je dépose devant toi chaque cœur qui cherche la lumière authentique. Que ta Parole, vivante et pénétrante, vienne irriguer la terre intérieure de ceux et celles qui désirent marcher selon ton dessein. Accorde à chacun la clarté du discernement, la grâce de la droiture, et la joie de choisir la voie du partage et de la communion.

À l’écoute de ton souffle, que nos vies s’ouvrent à la sagesse qui transforme toute abondance en offrande. Que la tentation de la possession solitaire soit dissoute par la puissance de ton amour, et que l’intégrité devienne le socle de nos décisions, jour après jour.

Au Nom de Jésus-Christ, je te prie, Père, pour que la mesure de nos actes soit juste et vraie, pour que la balance de notre existence penche toujours du côté de la générosité et de la justice. Que ton Esprit guide chacun sur le chemin où la richesse devient source de vie et non de division, et que chaque cœur soit fécondé par ta lumière, pour la gloire de ton Nom et la croissance de ton Royaume.

Amen. »

Fraternellement en Jésus,

Yves GRAVET

Pasteur-Missionnaire

 

  

Voici quelques versets de la Parole qui éclairent la voie de la sagesse et invitent à marcher dans l’intégrité :

·      « La sagesse crie dans les rues, elle élève sa voix dans les places publiques. » (Proverbes 1:20)

·      « Le commencement de la sagesse, c’est la crainte de l’Éternel; et la connaissance du Saint, c’est l’intelligence. » (Proverbes 9:10)

·      « Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse, et l’homme qui possède l’intelligence! Car elle est préférable à l’argent, et elle rapporte plus que l’or le plus précieux. » (Proverbes 3:13-14)

·      « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à toutes et à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. » (Jacques 1:5)

·      « Mais la sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, exempte d’hypocrisie. » (Jacques 3:17)

·      « Montre-moi tes voies, Éternel! Enseigne-moi tes sentiers. » (Psaume 25:4)

·      « Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta propre intelligence; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers. » (Proverbes 3:5-6)

Que ces paroles nourrissent l’élan du cœur et tracent le chemin de la sagesse, là où la lumière de Dieu accompagne chaque pas vers la justice et la communion.

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