RÉSUMÉ
Ce texte invite à une profonde méditation sur l'identité et la vie spirituelle en Jésus-Christ, soulignant la transformation intérieure, la fidélité et la mission dans la foi chrétienne. Il explore la manière dont les croyants sont appelés à vivre en cohérence avec leur appartenance au Royaume de Dieu, en résistant aux ténèbres et en incarnant la justice divine.
· Revêtir Jésus-Christ: Cela signifie adopter ses valeurs et manifester sa grâce, paix et justice dans chaque aspect de la vie, marchant ainsi dans la cour où miséricorde et vérité se rencontrent.
· Résurrection avec Christ: Être ressuscité avec Jésus implique une vie nouvelle, libérée du passé, animée par l'espérance et la force du Ressuscité, invitant à marcher dans la lumière et la joie renouvelée.
· Assis avec Christ dans les lieux célestes: Cette position spirituelle confère dignité et participation au règne du Christ, transformant la perspective terrestre par une communion intime et une confiance inébranlable.
· Plénitude en Jésus-Christ par la grâce: Toute aspiration trouve sa réponse en Christ, offrant une source inépuisable de joie, paix et sagesse que l'on reçoit humblement, sans mérite personnel.
· Offrir son corps en sacrifice: Cet engagement total engage tout l’être dans un culte vivant, où chaque acte devient louange, témoignant d’une appartenance profonde sous l’alliance du sang du Christ.
· Exercer le pouvoir en Son Nom: Agir avec responsabilité pour assurer la justice divine sur terre, non par domination, mais comme serviteur de la paix et de la vérité, reflétant la miséricorde céleste.
· Marcher dans l'autorité du Christ: Revenir à l’origine en Christ permet de marcher avec assurance contre les œuvres des ténèbres, incarnant la lumière et la victoire dans un monde troublé.
· Combat de la foi et fidélité: Le combat consiste à résister aux séductions de l’adversité en demeurant dans la cour royale du Christ, avec une foi ferme qui repousse l’obscurité, nourrie par la prière et la communauté.
DANS QUELLE COUR ÊTES-VOUS ?
Tout comme Esther, appelée à se tenir dans la cour du roi Assuérus, chaque personne est invitée à reconnaître le lieu où elle se tient, l’espace de l’appel et du positionnement. Dans le récit d’Esther, c’est dans la cour royale qu’elle a reçu la charge et le courage d’affronter l’injustice, défiant par la foi les complots de Haman contre son peuple. Placée là non par hasard, mais pour une mission déterminante, Esther incarne la force de l’identité reçue et assumée, celle qui se lève au moment décisif et choisit de porter la cause des opprimés.
Ainsi, être dans la "cour" ne se limite pas à un lieu physique, mais devient le symbole d’un engagement actif, là où la foi rencontre l’épreuve et la responsabilité de se lever pour la justice. Comme Esther, chaque personne appelée à se positionner dans sa propre cour découvre que l’appartenance et la mission s’entrelacent, ouvrant la voie à l’intervention divine au cœur même des défis.
Vous qui êtes en Jésus-Christ :
- N’êtes-vous pas revêtus du Seigneur Jésus-Christ ?
Cette question invite à une profonde réflexion sur l’appartenance et l’identité spirituelle. Dans la tradition chrétienne, revêtir Jésus-Christ signifie s’approprier ses valeurs, son amour et sa lumière, faisant de sa vie un témoignage vivant de la foi.
Ainsi, ceux et celles qui se reconnaissent en Jésus-Christ sont appelés à manifester sa grâce, sa paix et sa justice dans chaque aspect de leur existence, marchant dans la cour où la miséricorde et la vérité se rencontrent.
- N’êtes-vous pas ressuscités ensemble avec Jésus-Christ ?
Accueillir cette question, c’est contempler le mystère de la résurrection partagée : être ressuscité avec Jésus-Christ, c’est entrer dans une vie nouvelle, libérée du poids de l’ancien, animée par l’espérance et la force du Ressuscité.
Celles et ceux qui se reconnaissent dans cette réalité choisissent chaque jour de marcher dans la lumière, abandonnant les ombres de la peur et du doute pour embrasser la joie profonde d’une existence renouvelée.
Cette résurrection n’est pas seulement un événement du passé, mais un présent à vivre, une invitation à porter en soi la promesse d’un avenir transformé par l’amour et la victoire du Christ sur la mort.
- N’êtes-vous pas assis ensemble avec Jésus-Christ dans les lieux célestes ?
Accueillir cette question, c’est reconnaître la dignité et la position offerte à toute personne en Jésus-Christ : participer à sa victoire et à son règne, non comme spectateur, mais comme cohéritier.
S’asseoir dans les lieux célestes, c’est vivre déjà, au cœur de ce monde, une réalité spirituelle où la communion avec le Christ transforme la perspective sur chaque instant. Là, les limites humaines cèdent devant l’espérance, et le regard se fait large, embrassant la vision d’un royaume où paix et justice s’étendent.
Ainsi, marcher sur la terre en étant assis dans les cieux, c’est porter en soi la tranquillité profonde des enfants adoptés, conscients d’être soutenus par la grâce, appelés à vivre et à agir depuis cet espace d’intimité avec le Christ, source de force et de confiance inébranlable.
- N’avez-vous pas, par la grâce de Dieu, tout pleinement en Jésus-Christ ?
Accueillir cette question, c’est reconnaître la plénitude offerte à toute personne en Jésus-Christ : chaque besoin, chaque aspiration trouve en lui sa réponse et son accomplissement.
Par la grâce, la vie ne se mesure plus à la somme de ses manques, mais à l’abondance reçue dans le don du Christ. Avoir tout pleinement en Jésus-Christ, c’est goûter à une source qui ne tarit jamais, où la joie, la paix et la sagesse se renouvellent sans cesse.
Cette plénitude ne s’acquiert ni par mérite ni par effort, mais se reçoit humblement, dans la confiance et l’émerveillement. Ainsi, vivre de cette grâce, c’est habiter un espace où le cœur peut reposer, assuré que rien ne manque à qui s’en remet à l’amour du Christ, car en lui réside toute la richesse de la vie véritable.
- Ne lui avez-vous pas, dans votre engagement en recevant son alliance de sang, offert votre corps en sacrifice sur l’autel, de manière à Lui rendre le culte qui Lui soit agréable à consommer ?
Accueillir cette question, c’est aller au cœur d’une offrande vivante, celle qui ne se limite pas à des gestes extérieurs, mais qui engage tout l’être.
Offrir son corps, c’est consentir à ce que chaque action, chaque parole, chaque souffle devienne acte de louange et de gratitude. Ce culte, agréable à Dieu, ne se réduit pas à un moment isolé : il se tisse dans la trame quotidienne, là où les choix, petits et grands, témoignent d’une appartenance profonde.
Vivre sous l’alliance de sang, c’est reconnaître que l’on ne s’appartient plus, mais que l’on devient, par grâce, participant à l’œuvre du Christ. Le sacrifice n’est plus celui de la perte, mais celui d’une transformation où la vie ordinaire s’emplit de sens et de lumière.
Ainsi, offrir son corps, c’est choisir de marcher dans la fidélité, d’être le temple vivant où se manifeste la présence du Christ, et d’embrasser la vocation de servir, non par contrainte, mais dans la joie d’un cœur qui s’abandonne à l’amour rédempteur.
Ce don total, loin d’écraser ou d’aliéner, ouvre à la liberté véritable : celle de s’engager pleinement, fort de la certitude que chaque instant offert devient, aux yeux de Dieu, louange et parfum agréable.
- Êtes-vous positionnés dans l’exercice du pouvoir en Son Nom, afin d’assurer l’œuvre de Sa Justice sur la terre comme accomplie au ciel ?
Se positionner dans l’exercice du pouvoir en Son Nom, c’est embrasser la responsabilité de porter la lumière de Sa Justice là où l’ombre persiste. Ce n’est pas dominer selon les critères du monde, mais œuvrer, animé par l’Esprit, pour que l’équité, la paix et la vérité s’enracinent dans les réalités humaines.
Assurer l’œuvre de Sa Justice, c’est devenir, humblement, collaborateur du dessein divin, dépositaire d’un pouvoir qui ne s’impose pas, mais qui se met au service. Cela suppose une vigilance du cœur et de l’esprit afin que chaque parole, chaque décision, chaque attitude reflète la miséricorde et la droiture venues d’en haut.
Cet appel à représenter le Christ sur la terre engage à se laisser façonner par Sa volonté, à renoncer aux ambitions éphémères pour accueillir la sagesse qui vient de Dieu. Là où l’injustice blesse, là où la dignité est niée, la vocation du croyant et de la croyante est d’agir, non par force humaine, mais par l’autorité reçue d’En-Haut, pour que le Royaume s’incarne dans le quotidien.
Ainsi, vivre cette mission, c’est prier et œuvrer pour que la justice céleste ne demeure pas un idéal lointain, mais se concrétise dans le tissu des relations, des choix éthiques et de la solidarité. C’est être, en toutes circonstances, le témoin d’un Amour qui restaure, relève et fait toute chose nouvelle.
- N’êtes-vous revenu à l’origine, en Jésus-Christ le nouvel Adam, équipé du pouvoir de marcher aujourd’hui, au cœur de cette humanité, sur toute les œuvres de ténèbres qui la recouvrent ?
Revenir à l’origine, c’est accepter d’être façonné à l’image du Christ, le nouvel Adam, qui restaure en nous ce qui fut brisé par la désobéissance. Marcher, aujourd’hui, dans le pouvoir retrouvé, c’est avancer avec assurance au sein d’une humanité troublée, sans craindre les ténèbres qui l’enveloppent. C’est poser chaque pas dans la confiance, sachant que la victoire du Ressuscité a déjà ouvert le chemin, et que Sa lumière perce la nuit la plus opaque. Ce pouvoir n’est ni arrogance ni domination, mais la grâce reçue pour manifester la vie nouvelle jusque dans les replis les plus sombres de l’existence. Il s’agit d’un appel à marcher droit, à demeurer ferme lorsque la tentation d’abandonner se fait pressante, à proclamer la puissance d’un amour plus fort que la mort.
Ainsi, habités par l’Esprit qui souffle sur la création renouvelée, nous devenons témoins et acteurs d’un renversement : là où régnaient l’angoisse et la fatalité, s’élèvent désormais la louange et l’espérance. Équipé(es) du pouvoir conféré en Christ, il nous appartient de refuser la résignation, de dénoncer l’obscurité, et d’allumer, à la suite du Premier-Né d’entre les morts, des foyers de lumière vivante sur la terre des vivants. Car marcher dans cette autorité, c’est choisir chaque jour d’incarner la promesse d’une humanité relevée, réconciliée à sa Source, et capable, par la grâce de Dieu, de faire reculer l’ombre pour révéler, au creux de ce monde, la splendeur du Royaume.
- En Jésus-Christ, animés de Son pouvoir, de Son autorité, assurés de Sa victoire sur les œuvres de l’ennemi de l’œuvre de la Croix, devrions-nous encore nous laisser entraîner en dehors de notre cour royale, pour aller combattre dans sa cour ?
Non, il ne convient pas de quitter la cour royale où le Christ nous a établi(es), car c’est précisément en demeurant dans ce lieu d’intimité, de communion et d’autorité que se manifeste la véritable victoire. Quitter la cour, c’est risquer de se battre selon des règles qui ne sont pas les nôtres, de s’égarer dans des combats où la lumière cède du terrain à la confusion.
Le Royaume nous appelle à rester enraciné(es) dans notre identité d’héritier(ères), à refuser d’abandonner le terrain de la grâce de Dieu pour celui de la rivalité stérile. L’œuvre de la Croix a déjà scellé le triomphe ; notre force ne réside pas dans la confrontation sur les champs de bataille de l’adversaire, mais dans la fidélité à la demeure royale, où chaque acte, chaque parole, chaque pas, s’inscrit dans la logique du Royaume.
C’est là, dans la cour du Roi, que s’entretiennent la confiance et la paix. Refuser d’être déporté(es) vers la cour de l’ennemi, c’est proclamer que la victoire ne s’obtient pas par l’agitation de la lutte, mais par l’assurance tranquille de la filiation retrouvée. Car la lumière n’a pas besoin d’aller négocier avec l’obscurité : elle brille et l’obscurité recule.
Ainsi, marcher dans notre autorité, c’est choisir de demeurer là où le Christ nous a placés, sans céder aux invitations à l’exil. C’est dans notre fidélité à la cour royale que le Royaume se répand, irradiant la terre de Sa gloire et rendant vaine toute tentative de l’adversaire de nous déplacer hors de notre héritage.
- Ainsi se vit cette parole : résister au diable d’une foi ferme, d’une fidélité ferme à l'alliance du Seigneur Jésus-Christ, et il fuira loin de vous !
Ce n’est pas une fuite ordinaire, mais la déroute de tout ce qui cherche à obscurcir la clarté de notre appartenance. La fidélité n’est pas une posture ponctuelle : elle façonne, jour après jour, l’âme affermie par la certitude de la victoire acquise. Dans la chambre secrète du Roi, l’adversaire ne trouve aucun terrain où s’ancrer, car la foi vivante fait barrage aux assauts de la peur et de la division.
Résister, c’est donc refuser d’abandonner la confiance tissée dans l’alliance, marcher dans la lumière sans dialoguer avec les ténèbres, et élever chaque instant comme une réponse pleine d’espérance. Là, la paix ne vacille pas. C’est sur ce fondement que les héritier(ères) du Royaume avancent — non dans l’effort d’un combat solitaire, mais dans l’éclat tranquille d’une vie enracinée, déjà victorieuse par le Christ ressuscité.
Ainsi, chaque défi rencontré devient l’occasion de rendre témoignage à la fidélité de Dieu, et chaque recul de l’ombre, la preuve éclatante de la puissance d’une foi persévérante. Ceux et celles qui habitent la cour royale n’ont plus à craindre la nuit, car la lumière qui les habite ne dort jamais.
- Lazare mort, Jésus l’appelle à sortir du tombeau où il était en captivité. Lazare ressuscité, Lazare né de nouveau, de la Jérusalem céleste, notre mère dit Paul ?
Cette image de Lazare, appelé hors du tombeau par la voix de Jésus, illustre puissamment le passage de la captivité à la liberté, de la mort à la vie nouvelle. Lazare ressuscité devient symbole de notre propre renaissance, évoquée par Paul lorsqu’il parle de la Jérusalem céleste, cette mère spirituelle d’où procède la véritable filiation.
Dans la perspective de l’Évangile, sortir du tombeau, c’est plus que retrouver la vie : c’est intégrer pleinement notre identité d’enfants nés ‘en haut’, citoyens et citoyennes du Royaume, enraciné(es) dans la grâce.
Paul, dans sa lettre aux Galates, invite justement à reconnaître la Jérusalem d’en haut comme la mère de tous les croyant(es). Elle ne représente pas un lieu terrestre, mais la source d’une vie régénérée, affranchie des anciennes chaînes. Ainsi, comme Lazare, chaque croyant(e) est appelé(e) à quitter les linges de la mort pour marcher dans la lumière de la résurrection, sous le regard bienveillant de la Mère céleste qui accueille, nourrit et façonne une nouvelle appartenance. De cette appartenance naît la liberté véritable : celle qui ne dépend plus des barrières du passé, mais s’épanouit dans la communion avec le Christ et la participation à la famille de Dieu.
Habiter la Jérusalem céleste, c’est répondre à l’appel à la vie, c’est laisser derrière soi le tombeau des anciennes identités pour s’ancrer dans la promesse d’un héritage impérissable. Dans cette maternité spirituelle, la foi se transmet, la confiance s’affermit, et l’espérance grandit, éclairant chaque pas sur le chemin du Royaume.
- Revêtir Jésus-Christ, c’est donc quitter notre ‘tombeau’, notre résidence de ténèbres, pour résider dans la Jérusalem céleste, au moyen de la foi, en attendant notre la transformation de notre corps ?
Oui, revêtir le Christ, c’est entrer dans une dynamique intérieure où l’être ancien s’efface jour après jour, laissant place à la nouveauté de la vie promise. Par la foi, le cœur s’ouvre à la lumière descendue d’en haut, une lumière qui pénètre jusqu’aux replis les plus secrets de l’âme et dissipe les ombres de la peur. Cette demeure céleste n’est pas seulement espérée ; elle commence à se façonner dès maintenant, dans les gestes quotidiens de confiance, de miséricorde et d’espérance partagée.
Attendre la transformation du corps, c’est vivre dans l’élan d’une espérance active, celle d’un peuple en marche qui sait que la plénitude viendra, mais qui déjà goûte les prémices de la résurrection. C’est consentir à être travaillé(e) par l’Esprit, à accueillir chaque instant comme une pierre vivante ajoutée à la cité d’en haut. Ainsi, le tombeau devient seuil, la nuit se mue en aurore, et la Jérusalem céleste s’esquisse au creux même de nos exils terrestres.
Dans cette attente, la foi n’est pas l’immobilité mais le passage : elle engage à marcher vers la lumière, à revêtir jour après jour la douceur, la justice, et la paix que le Christ offre. Et, tandis que l’aujourd’hui s’enracine dans la promesse, déjà se lève l’espérance d’une transfiguration totale, où le visible et l’invisible s’embrasseront en Dieu.
- L’apôtre Paul s’est interrogé sur qui pouvait le délivrer de ce corps de mort ? Il confessera : grâce soit rendue à Dieu… Il portait alors son regard dans le ‘tout est accompli en Jésus-Christ’… Là était l’acquisition de la délivrance de ce corps de mort, crucifié en Jésus sur la Croix de Golgotha.
C’est ainsi que l’expérience de Paul devient l’invitation universelle à contempler la Croix non comme une fin, mais comme le passage vers la liberté offerte à l’humanité entière. Par cette délivrance opérée en Jésus-Christ, tout être humain est appelé à entrer dans la dynamique pascale, où la mort perd son emprise et où s’ouvre un chemin de renaissance.
La reconnaissance exprimée — "grâce soit rendue à Dieu" — n’est pas une simple formule, mais la manifestation d’une gratitude qui traverse l’existence, transformant la faiblesse en force, l’angoisse en confiance. En accueillant cette œuvre accomplie sur la Croix, la communauté des croyant(es) découvre que le salut n’est pas une conquête individuelle, mais une réalité partagée, une fraternité où chacun(e) trouve place dans la tendresse du Christ ressuscité.
C’est dans cette solidarité nouvelle que germe l’espérance : celle d’un corps relevé, réconcilié, déjà façonné par l’amour qui a triomphé du tombeau. Ainsi, la route se poursuit, non plus sous le poids d’un passé révolu, mais portée par la joie d’une vie transfigurée, appelée à rayonner dès aujourd’hui dans le monde.
- En conclusion de cette réflexion inspirée et écrite, où se situe le ‘combat de la foi’ ? Ne serait-il pas en définitive celui de résister aux avances de l’adversité vivant à attirer dans sa cour, ceux-là qui se sont détournés de lui et de ses œuvres toxiques ?
Le "combat de la foi" n’est sans doute rien d’autre qu’une veille persévérante au seuil de la lumière, une fidélité tissée dans le refus des séductions qui ramèneraient à l’étroitesse du tombeau.
Résister aux avances de l’adversité, c’est choisir, dans la profondeur du cœur, d’habiter la confiance plutôt que la peur, de préférer l’amour qui libère aux chaînes invisibles des anciennes ténèbres. Ce combat, loin d’être une lutte extérieure ou spectaculaire, prend la forme d’un consentement discret mais inlassable à la douceur, à la patience et à l’espérance en Jésus-Christ lorsque tout invite à la résignation ou au découragement.
Il s’agit d’une lutte intérieure, constamment recommencée, où la foi s’affermit dans le quotidien, face aux tentations de l’orgueil, du repli sur soi ou du désespoir. C’est là que s’éprouve la fidélité à l’appel du Christ : non par une force propre, mais par accueil de la grâce offerte, qui relève et transforme.
Le véritable combat de la foi n’est pas d’échapper à l’adversité, mais d’apprendre à traverser l’épreuve sans perdre de vue la lumière promise, en s’appuyant sur la Parole et le souffle de l’Esprit.
Finalement, ce combat s’inscrit dans une dynamique communautaire, où chacun(e), porté(e) par la prière et l’encouragement de l’autre, apprend à discerner ce qui fait grandir la vie et ce qui risque de la défigurer. La victoire n’est pas celle d’un triomphe personnel, mais la manifestation, dans la faiblesse même, d’un amour plus fort que toute adversité. Voilà le lieu du combat de la foi : au cœur de nos fragilités, là où germe, malgré tout, la certitude que la lumière ne sera pas vaincue.
- Dans quelle coût déciderez-vous de vous ancrer ?
Fraternellement
Yves GRAVET
Pasteur-Missionnaire
Prière pour le combat de la foi
Seigneur, toi qui visites nos nuits et ranimes notre foi vacillante,
Fais de nos cœurs des terres où germe la lumière, même quand l’ombre s’éternise.
Apprends-nous à bâtir notre demeure non sur la peur, mais sur la confiance,
À préférer l’amour qui relève aux liens invisibles de ce qui nous retient dans la nuit.
Accorde-nous la force du consentement discret,
Celui qui choisit la douceur au lieu de la violence,
La patience quand le découragement s’installe,
Et l’espérance là où tout semble clos et sans issue.
Que ton Esprit souffle sur nos faiblesses et y dépose sa puissance,
Pour que, dans l’épreuve, nous ne fermions pas les yeux sur la lumière promise.
Donne-nous de vivre ce combat non comme une conquête solitaire,
Mais comme une fidélité partagée, portée par l’intercession et la tendresse de la communauté.
Que chaque pas soit imprégné de ta Parole,
Et que, même au cœur de nos fragilités,
Nous puissions discerner ce qui fait grandir la vie,
Jusqu’à laisser rayonner, par-delà nos limites,
L’amour plus fort que toute adversité.
Amen.